À un certain point dans ma jeune vie, une question m’est venue à l’esprit :
Il y a un chemin face à toi. Un chemin plein de promesses et de possibilités, un chemin qui attend seulement d’être défini par tes pas. Que veux-tu en faire ?
Dès notre naissance, nous sommes présentés à une voie qui continuera de nous être sans cesse imposée au cours de notre vie : école, école, école, travail, mariage travail, travail, retraite, mort. On nous l’expose avec tant d’assurance qu’il n’y a place pour le doute : c’est la seule route qui mène au succès. On nous enseigne que ceux qui s’en écartent n’auront que leur échec pour se démarquer des autres. Qu’il faut se taire et écouter, parce qu’un jour nous comprendrons l’intérêt des prisons mentales et physiques dans lesquelles on nous a enfermées les 20 premières années de notre vie, et qu’il vaudrait mieux être du bon côté de la médaille lorsque ce moment arrive enfin.
J’avais réalisé que cette voie n’était qu’une visualisation de ce qu’on attendait de moi, et non une destination déjà tracée. Qu’il était encore temps de franchir le pas qui m’aventurerait vers l’inconnu. Et encore plus important : que le côté gagnant de la médaille dépendait entièrement de ce qu’on recherchait. Qu’est-ce que le succès lorsque nous sommes malheureux ? À quoi bon bâtir autour de nous un monde plein de richesses quand celui de notre esprit est pauvre en bonheur ? Une belle maison, un job payant, un conjoint idéal. C’est ce avec quoi on mesure le succès, mais qu’est-ce, mis à part un trophée ? Je refusais que la beauté de mon monde extérieur ne commence à m’importer plus que celle de mon monde intérieur. Je savais que c’était inévitablement ce qui allait arriver si je continuais cette route. Alors j’ai quitté toutes mes certitudes, toutes mes attaches à une vie planifiée d’avance, et j’ai finalement commencé à vivre.
Je pense que chaque humain de ce monde sait qu’il est capable de grandes choses.
Mais je pense aussi que chaque humain ne sait pas s’il va un jour arriver à les accomplir. Pas par manque de potentiel, de capacité, mais par manque de volonté. « J’ai déjà une vie remplie, alors peut-être que ce n’est pas si grave si je continue ainsi. » Voici l’erreur que nous avons tous déjà commise. Il n’y a personne qui sort du ventre de sa mère et se dit : on commence ! Toute notre vie, on se rassure que demain sera nouveau. Et quand demain est finalement une reproduction de la veille, alors on commence à croire qu’il est devenu impossible d’y échapper.
C’est loin d’être la vérité.
La vérité est que chacune de nos actions n’est causée que par un seul facteur : nous-mêmes. On croit que le monde nous impose sa routine, mais en réalité c’est nous-mêmes qui nous y soumettons. Chaque instant, chaque respiration prise côtoie la possibilité du changement.
Il faut simplement savoir se débarrasser de nos préconceptions.
Il faut savoir se couper du monde extérieur et avoir une franche discussion avec soi-même : suis-je réellement en train de profiter de cette immense opportunité qu’est la vie ?
Me voilà aujourd’hui. Certainement pas à la destination finale, mais certainement loin de celle du départ. Il y a eu beaucoup de nuits où j’ai cru ne pas pouvoir réussir. Beaucoup de doutes, de nombreux abandons. Mais ces échecs n’ont aucune valeur face à cette réalité :
Le jour venu, j’ai réussi à me relever.
Alors qui que vous soyez, quoi que vous fassiez, prenez une pause et regardez le ciel. Le même ciel qui vous bordera au moment de votre mort. Ce ciel a été témoin et sera témoin de toutes vos actions.
Quel spectacle souhaitez-vous lui offrir ?