En ce mois d’automne, je course contre les arbres pour déterminer ce qui tombera le plus vite : leurs feuilles ou mes mots ? Dans ma chronique d’écriture précédente , je vous ai partagé le projet que j’avais de composer le premier jet de mon roman en 100 jours. Voici où j’en suis.
Nombre de jours : 57 sur 91
Nombre de mots : 42 673 sur 70 000
Nombre de jours consécutifs d'écriture : 1274 (2 mai 2016 - aujourd'hui)
Commençons par les bonnes nouvelles. Pour l’instant, je suis dans les temps pour atteindre les 70 000 mots d’ici le 1er décembre — je réussis à consacrer un minimum d’une heure à mon écriture tous les jours. J’en suis très étonnée, d’ailleurs. Je pensais que la rédaction de mon brouillon se ferait plus difficilement, et beaucoup moins… sagement. Mais je continue à tenir mes promesses. Depuis le 1er septembre, il n’y a eu que deux jours où je n’ai pas ajouté un seul mot à mon roman. Et ces deux journées ont quand même été occupées par l’écriture : celle de mon blog.
Là se trouve mon problème. J’éprouve beaucoup de difficulté à me libérer de la culpabilité qui se manifeste en moi lorsque je visite Sous le ciel et que je vois les semaines défiler sans aucun article. Si ce n’était pas de cela, je serais en train de travailler sur mon neuvième chapitre présentement, et non pas sur cette chronique d’écriture. Je sais consciemment que mon roman est plus important que mon blog. Je sais aussi qu’il n’y aurait aucune conséquence grave si je m’absentais d’ici pendant quelques temps. Mais je ne supportais pas de voir le mois d’octobre se conclure sans nouvelle publication, alors me voici.
Présentement, le brouillon de mon roman ressemble à tout ce que je n’aimerais pas voir dans un livre. L’écriture est de pauvre qualité, l’histoire est désordonnée, les personnages manquent de vie, mais la raison pour laquelle je m’approche aussi facilement de mon objectif, c’est parce que je comprends enfin que cette base de boue est nécessaire. En écrivant la première ligne de la première page du premier chapitre de mon premier brouillon, je me suis dit la chose suivante : j’allais tenter d’écrire la pire version possible de mon récit. Interdiction de relire et de réécrire ce qui avait été composé précédemment. Même si je sais que j’aurai beaucoup de travail à faire lorsque viendra le tour de mon deuxième brouillon, je comprends que la perfection n’est pas ce qu’il me faut présentement. C’est cette dernière qui m’a poussée à écrire 30 versions différentes de la même scène pour mon roman précédent, et c’est cette dernière qui m’a empêchée de l’écrire au complet. Cela n’arrivera pas cette fois-ci. Ce que j’écris présentement, c’est un texte que personne ne lira jamais (dans son état actuel). Cette pensée est très libératrice : elle me permet de me concentrer sur ce que j’ai à écrire plutôt que sur comment l’écrire.
Conserver cette mentalité n’est cependant pas toujours facile. Il y a encore des moments où je crains que ce que j’écris n’est pas assez bon, assez beau, assez bien. Mais je relis les citations suivantes et ma motivation reprend de la force :
« Le premier brouillon n’a pas besoin d’être parfait, mais il a besoin d’être écrit ! »
Heather Robinson
« Quand j’écris un premier brouillon, je me répète que je ne suis qu’en train de pelleter du sable dans un bac pour que je puisse en construire un château plus tard. »
Shannon Hale
Je prends désormais beaucoup de plaisir dans le processus d’écrire sans soigner mes mots, une chose totalement nouvelle pour moi. Je suis contente de ce que je fais — peu importe sa qualité — car je fais quelque chose et c’est tout ce qui compte pour le moment. La révision et la réelle magie viendront plus tard.
Il est possible que cet article soit le dernier avant le 1er décembre. J’en doute, mais je commence à croire qu’il serait bien que je me force à me détacher de mes attentes face à ce blog. J’espère qu’à mon retour, vous serez encore là. Et si ce n’est pas le cas, merci d’avoir été là aujourd’hui.
Bonne écriture Mamaki!! Tel une sculptrice des mots, qui voit apparaître son histoire. Au plaisir de lire ton blogue en décembre xx
J’attends avec impatience ton roman, sois certaine qu’on te lâcheras pas. Bisou xxxxx
OUI je serai là en décembre! Merci de nous rendre témoin de ton processus créatif, toujours aussi inspirant et intéressant à lire. Eh oui, bien qu’on puisse s’ennuyer de te lire régulièrement comme avant, on comprend grâce à ce partage aujourd’hui et t’encourage dans l’écriture de ton roman . Personnellement, te lire me motive aussi dans mes projets, merci encore Mamaki!