EVERYTHING, EVERYTHING par Nicola Yoon
EVERYTHING, EVERYTHING décrit la vie d’une adolescente qui est allergique à tout. Cette maladie rare la force depuis son jeune âge à vivre entourée des quatre murs de sa maison, le monde extérieur lui étant interdit.
Cette critique ne contient aucun spoiler.
Quelques informations concernant le roman :
- 307 pages.
- Romance.
- Publié en 2015.
- Cette histoire a été transformée en film.
PARTIE I : FLOT, CONTENU, STYLE D’ÉCRITURE.
EVERYTHING, EVERYTHING comporte ce que j’appelle « La voie rapide de l’écriture » : une façon d’écrire qui pousse le lecteur à lire le roman aussi vite qu’il le peut, que ce soit parce qu’il l’adore ou parce qu’il le déteste. La plupart des pages sont à moitié vides et les lignes sont très espacées. C’est une technique qui fait souvent perdre à un récit sa richesse littéraire, mais elle a l’avantage de s’assurer que le lecteur n’ait aucune difficulté à terminer le livre.
Si vous aviez apprécié Nos étoiles contraires par John Green, cette histoire risque fortement de vous plaire. Elles sont similaires sur de nombreux points : le style d’écriture, la romance tragique, les caractères des personnages… En bref, ce sont des soeurs littéraires, et si, tout comme moi, vous n’aviez pas aimé l’oeuvre de Green, je vous conseille de vous éloigner tout de suite de celle-ci.
EVERYTHING, EVERYTHING avait le potentiel d’être un roman très intéressant. Je n’avais jamais croisé un tel concept et j’ai été déçue de découvrir que non seulement il avait été terriblement exécuté, mais que l’auteure avait en plus choisi de concentrer l’histoire uniquement sur la romance unissant la fille principale et un mystérieux garçon. Rien du concept n’a été décrit de manière crédible. J’aurais souhaité qu’il y ait des explications sur le type de nourriture que la fille pouvait manger, sur le processus nécessaire pour commander par internet des dizaines d’items chaque semaine (un de ses passe-temps), sur les différents tissus ou matériaux permis dans la maison. Mais à part un système complexe d’aération, une salle de désinfection à l’entrée et des prises de sang à toutes les heures, j’ai eu l’impression qu’elle ne vivait pas comme quelqu’un avec sa maladie le ferait réellement. Toutes les subtilités de son mode de vie se trouvaient en surface ; l’auteure n’a malheureusement exploré aucun détail en profondeur.
J’aurais souhaité que ce livre soit autre chose qu’une excuse pour motiver l’écriture d’une romance impossible. Qu’il se concentre davantage sur le développement personnel de la fille principale plutôt que sur son obsession pour le garçon voisin. Au final, il s’agit d’une histoire sans substance qui, à mes yeux, ne méritait pas le meurtre d’un arbre pour sa publication.
PARTIE II : PERSONNAGES.
L’histoire se lit sous la perspective d’une fille de 18 ans. Si son âge m’avait d’abord fait croire que son caractère ne serait peut-être pas aussi puéril que celui des adolescents habituellement décrits dans les livres, j’ai bien vite compris qu’un nombre ne voulait rien dire. Si vous avez du mal avec les tons jeunes dans une histoire, celle-ci n’est sûrement pas pour vous.
Je ne sais pas si EVERYTHING, EVERYTHING aurait été plus plaisant si je m’étais attachée à la fille principale ou si j’avais ressenti une profonde compassion pour elle. Sûrement un peu, mais en considérant tous les autres aspects problématiques de l’histoire, ça n’aurait pas sauvé la face du roman à mes yeux. La raison pour laquelle j’ai eu du mal à sympathiser avec cette jeune adulte — qui pourtant mérite la compassion puisqu’elle vit un quotidien difficile — est que sa vision de sa propre maladie me semblait tout à fait étrange. Elle passait son temps à essayer de convaincre sa mère de lui permettre quelques risques (sachant très bien que sa prochaine crise d’allergie allait lui être fatale) ou à sauter dans le danger sans penser une seule seconde à la mort imminente qui pourrait l’attendre ensuite. Je comprends qu’elle ait été épuisée de vivre une vie où chaque élément était surveillé, mais elle ne semblait aucunement réaliser l’enjeu de ses actions. Toutes les mesures de sécurité qu’elle prenait étaient pour soulager sa mère, et non pour préserver sa propre santé. J’aurais pu le comprendre si elle avait démontré des tendances dépressives ou si elle avait semblé abattue par sa situation, mais elle paraissait parfaitement capable d’apprécier sa vie — ou du moins, elle le pouvait avant que le garçon mystérieux emménage la maison voisine.
J’aimerais parler de ce garçon en profondeur, mais j’aurais l’impression de décrire un personnage que j’ai déjà rencontré dans plusieurs autres romans : cheveux noirs, yeux bleus, sombre, mystérieux, plein de secrets. Il ne m’a été aucunement mémorable et même si ça ne fait pas très longtemps que j’ai terminé le roman, je commence déjà à oublier quels étaient ses traits principaux. Lui non plus ne semblait pas traiter la maladie avec le sérieux que celle-ci demande, mais au moins, il n’encourageait pas les tendances dangereuses de l’adolescente.
EVERYTHING, EVERYTHING avait la base idéale pour donner naissance à des personnages particuliers. Je pense que ce roman possédait tous les éléments appropriés pour devenir une oeuvre marquante, mais pour l’être à mes yeux, il lui aurait fallu un ton plus adulte et un univers mieux travaillé.
PARTIE III : CONCLUSION.
Cette lecture fut une déception totale pour moi. Peut-être a-t-elle le potentiel de plaire à quelqu’un qui apprécie les romances courtes et jeunes, mais je pense qu’il existe d’autres oeuvres dans ce genre littéraire qui sont mieux exécutées. Je voulais adorer ce roman. J’espérais découvrir une histoire de bonne qualité. Pour moi, avec EVERYTHING EVERYTHING, ce désir n’a pas été réalisé.
- +1 étoile pour : Le rythme entraînant du récit.
- +1 étoile pour : Le concept intéressant.
- -1 étoile pour : Le manque de richesse littéraire.
- -1 étoile pour : Personnages peu attachants.
- -1 étoile pour : La mauvaise exploitation du concept.
Le film n’est pas mieux.