The Death of Mrs. Westaway par Ruth Ware
Hal, une jeune femme endettée, reçoit une mystérieuse lettre l’informant du décès de sa grand-mère, Mrs. Westaway. Elle est priée de se rendre au manoir de la défunte afin d’accepter sa part d’héritage. Hal sait qu’il s’agit d’une erreur : elle ne possède aucun lien de parenté avec cette femme. Mais elle sait aussi qu’elle a désespérément besoin de cet argent.
Cette critique ne contient aucun spoiler.
Informations concernant le roman
- 384 pages.
- Thriller.
- Publié en mai 2018.
- Lu en anglais.
Malheureusement, aucune traduction française n’est disponible pour le moment, comme c’est bien souvent le cas pour les romans publiés il y a moins d’un an. Je vous invite à garder l’oeil ouvert pour sa sortie dans quelques mois si le livre vous intéresse. Ruth Ware est une auteure à grand succès, alors il sera certainement traduit. Modification du 27 novembre 2019 : La version française a été publiée sous le titre « La mort de Mrs Westaway » !
PARTIE I : FLOT, CONTENU, ÉCRITURE.
The Death of Mrs. Westaway est un thriller qui n’en est pas un. Son résumé est instantanément accrocheur, son intrigue nous mène par le bout du nez tout au long du roman, mais sa lecture se fait bien autrement. Je lis beaucoup de thrillers et je suis habituée à me précipiter dans un récit, que ce soit par hâte ou par nervosité. Mais l’écriture de Ruth Ware m’a fait savourer chaque page avec une lenteur surprenante. J’entretenais le même niveau de curiosité que pour les autres thrillers, et pourtant, je n’ai jamais eu envie de presser le pas.
Je pense que mon expérience a été principalement provoquée par l’atmosphère riche que renferme The Death of Mrs. Westaway. Du début jusqu’à la fin, je me suis sentie physiquement dans ce manoir froid et humide de l’Angleterre, sous un ciel gris et pesant. Ruth Ware a partagé un reflet exact des souvenirs que je porte de cet endroit.
Sans les mensonges et le sang, bien évidemment.
Parlons de ceux-ci. En lisant le résumé de cette oeuvre, j’avais une image assez claire en tête de ce à quoi le récit allait ressembler. Je visualisais un personnage anti-hero, se faufilant dans les affaires d’une famille afin de profiter de ses richesses. Ce n’est pas l’intrigue exacte que j’ai obtenue. Le mystère se concentre plutôt sur ce que cache véritablement le manoir, déviant notre esprit de la question initiale : réussira-t-elle à les arnaquer ?
The Death of Mrs. Westaway possède deux révélations majeures. J’ai été franchement surprise par la première, mais j’avais deviné la deuxième dès le départ. Ce fait aurait gravement endommagé mon appréciation du récit si cela avait été un thriller habituel. Dans ce cas-ci, malgré sa prévisibilité et ses autres défauts, je n’ai pas réussi à me sentir déçue par le roman.
Le dévoilement final aurait pu être de plus haute qualité. Il repose entièrement sur une série de coïncidences qui étaient facilement évitables et je comprends tout à fait les raisons pour lesquelles de nombreux lecteurs en ont été insatisfaits. Mais je pense que si on traverse cette oeuvre avec un regard plus contemporain que thriller, on arrive à accepter l’histoire telle qu’elle est. Et c’est avec ce sentiment que je suis arrivée à la dernière page.
PARTIE II : PERSONNAGES.
Un peu plus haut, j’ai mentionné que le personnage principal n’était pas celui auquel je m’attendais. J’avais envie d’un récit où on encourage presque malgré nous le personnage principal, souhaitant le voir s’en tirer avec sa tromperie. Je pense qu’il aurait été intéressant de lire une version de The Death of Mrs. Westaway se rapprochant plus de mes attentes, mais j’ignore si je l’aurais autant appréciée.
Hal, le personnage principal, est une jeune cartomancienne qui peine à gagner sa vie. J’ai lu quelques romans mettant en scène des voyantes et des lectures de tarot, mais parmi ceux-ci, je considère que The Death of Mrs. Westaway en a fait la meilleure utilisation. Cet aspect de l’histoire était tout à fait inattendu et j’ai été surprise de constater à quel point il se fondait bien au récit. Il apportait à l’intrigue une agréable richesse.
Néanmoins, j’ai été confuse par une certaine caractéristique de Hal. Cela relève plus de l’écriture que du personnage en lui-même, mais je n’ai pas compris pourquoi chacune de ses paroles se déroulait de cette façon : « Y-Yes », « I-I’ll do that », « W-Why? » etc. J’aurais compris s’il s’était s’agit d’un bégaiement ou d’un trouble de gêne, sauf que ces deux hypothèses n’ont jamais été confirmées et ce phénomène se produisait pour un bon 80% de ses phrases. J’ai conscience qu’elle se trouvait dans une situation stressante et qu’elle était très hésitante, mais il existe des façons plus subtiles et habiles de le montrer.
PARTIE III : CONCLUSION.
Peut-être n’aurais-je pas dû aimer The Death of Mrs. Westaway autant que je l’ai fait. Peut-être ses quelques défauts auraient dû faire descendre ma note finale, car elle est sûrement un peu haute pour une oeuvre aussi imparfaite. Mais tous ces éléments ne réussissent pas à atténuer mon amour pour ce récit, cette bulle de pluie et de mystère qui m’a enveloppée pendant presque 400 pages.
- +2 étoiles pour : Une atmosphère parfaitement réussie.
- +1 étoile pour : Une écriture agréable à lire.
- +1 étoile pour : Des personnages intéressants.
- +0.5 étoile pour : Un revirement sur deux qui m’a surprise.
- -0.5 étoile pour : Le manque de solidité dans les dévoilements.
Ping : Mes lectures en 2019 (1ère partie) | Sous le ciel
ça y est, il a été traduit ! 🙂
Et j’ai un sentiment similaire au tien.
Si tu ne l’as pas encore lu, je te conseille Rebecca de Daphné du Maurier où la tension psychologique et le suspens y sont encore plus présents.
Merci beaucoup, j’ajoute Rebecca à ma liste ! 🙂