Aujourd’hui, je vous partage mon avis sur trois récentes lectures :
- Dans les yeux d’Ophélia par Nicola Ciccone
- Une braise sous la cendre par Sabaa Tahir
- Pretty Girls par Karin Slaughter
Aucun spoiler
Dans les yeux d’Ophélia présente une histoire d’amour entre une femme aveugle et un homme qui, malgré sa vision parfaite, ne perçoit plus le monde avec clarté. Le roman est très court et peut se lire en moins d’une heure. C’est un atout pour ceux qui sont à la recherche d’une petite histoire à se mettre sous la dent, mais à mes yeux, la taille du récit est responsable de la majorité de ses défauts. Je n’ai pas eu le temps de m’attacher ou même de m’intéresser aux personnages. Le roman est écrit avec un ton passif similaire à celui de ma propre histoire, mais je trouve que ce style convient mieux aux courtes nouvelles et qu’il devient épuisant dans un livre de presque 100 pages. J’aurais voulu me sentir rapprochée de l’expérience qui était vécue à travers les chapitres plutôt que de l’observer à distance. L’insertion des réseaux sociaux dans l’oeuvre m’a totalement distraite : Facebook est explicitement nommé, mais l’usage de pseudonymes et de « changements d’humeur » m’ont portée à croire que l’auteur n’avait jamais visité le site en question. Heureusement, j’ai grandement apprécié les passages descriptifs qui utilisaient tous les sens sauf la vue. Je pense que Dans les yeux d’Ophélia a été écrit spécifiquement pour donner naissance à ces scènes, et que tout ce qui précédait ne faisait que décorer le récit. J’aurais aimé qu’il en soit autrement.
Au début de l’année, j’ai mentionné dans cet article que j’avais l’objectif de lire plus de romans québécois et fantastiques en 2018. Une braise sous la cendre fait partie de cette deuxième catégorie. Il s’agit du genre littéraire que j’apprécie le moins, mais cette oeuvre me l’a fait oublier : j’ai été complètement absorbée par l’histoire du début jusqu’à la fin. Sabaa Tahir y dévoile un monde dystopique où une esclave et un soldat cherchent à se délier des chaînes de l’Empire. Tous les personnages principaux m’ont semblé charmants ou intéressants à leur façon, et je me suis particulièrement sentie investie dans leur récit. J’ai l’intention de continuer la série. Le roman n’obtient pas une note parfaite parce que j’ai trouvé que certains problèmes du récit étaient résolus trop rapidement. Un exemple : le personnage se met à la quête de trouver X, puis y arrive avant même que le chapitre se termine. Je comprends que ce soit une technique pour alléger le récit et précipiter l’action, mais pour moi, cela donne un ton enfantin au roman. L’histoire était également très prévisible. Ce sont des choses qui n’ont pas gâché ma lecture, mais qui ont un peu affecté sa qualité. Je recommande Une braise sous la cendre à ceux qui ont envie de lire une oeuvre fantastique à la fois légère et bien construite.
Si la note de mes lectures était basée sur la rapidité avec laquelle je les ai lues, Pretty Girls obtiendrait 5 étoiles. Ce thriller de Karin Slaughter dévoile l’histoire d’une femme qui découvre une vérité bien troublante sur son défunt mari. Avec ses nombreuses scènes de violence et de torture, Pretty Girls ne convient pas à tous les lecteurs. Je n’en ai personnellement pas été dérangée. Le fil du récit est engageant et ne contient aucun temps mort, mais j’ai trouvé que sa taille (600 pages) était un peu trop longue pour un roman de sa catégorie. S’il avait été écourté dans les 400 pages, je pense qu’il aurait exercé un plus grand impact sur le lecteur. C’est dommage. J’étais tout à fait enchaînée à mon désir de découvrir l’histoire, mais vers ses dernières centaines de pages, je suis devenue désensibilisée à son contenu. Bien que mon intérêt ait été encore présent, je ne ressentais plus rien en le lisant : plus de surprise, plus d’angoisse, plus de hâte. Karin Slaughter a écrit un bon thriller. Malheureusement, son contenu n’était pas suffisant pour le démarquer de tous les autres. Une bonne lecture qui aurait pu — qui aurait dû — être beaucoup plus.