Oeuvres discutées dans cet article :
- 7 secondes par Tom Easton
- Des fleurs pour Algernon par Daniel Keyes
7 secondes par Tom Easton
7 secondes raconte l’histoire d’une demoiselle qui tente de fuir une société où, à l’aide d’une puce implantée dans le cerveau, on peut visionner ce que les autres sont en train de voir. Ce système rend sa quête à la liberté difficile, mais pas impossible puisqu’il existe un inconvénient à celui-ci : la retransmission de ce qu’elle observe met 7 secondes à se rendre jusqu’aux auditeurs. Ce délai sera sa seule chance d’échapper aux griffes des autorités.
Pas mal comme concept, n’est-ce pas ? Malheureusement, ce résumé est l’unique point positif du roman.
Le premier problème majeur de ce roman est la situation dans laquelle est placée le lecteur. La fuite prend lieu sans qu’on ait pu apprendre à connaître la fille principale, et surtout sans qu’on puisse lui faire confiance : l’auteur nous expose à ses pensées personnelles, mais celles-ci se révèlent ensuite comme étant des mensonges. Comment sommes-nous censés nous intéresser à la survie de la fugitive alors qu’on ignore si sa raison de le faire est bonne ou pas ? Même dans les dernières pages du livre, je m’attendais à une révélation de sa part qui confirmerait qu’au final elle était une vilaine ; ça aurait été étrange, mais au moins ça aurait donné un côté intéressant et mémorable à l’histoire — ce qui n’est aucunement le cas.
Les relations sont seulement effleurées à la surface, jamais approfondies, mais l’auteur s’attend à ce qu’on comprenne l’intensité des liens qui les relient. Toute l’attention du roman est concentrée sur la course aux secondes. J’ai eu l’impression de lire un passage volé en plein milieu d’un livre dystopien : il y manquait le contexte du départ, et une fin qui se terminait au-delà du résultat de la fuite. Elle venait de poser son dernier pas d’avance envers ses adversaires que voilà, la page de remerciement était arrivée.
Mais il fallait bien évidemment qu’avant de conclure l’histoire, l’auteur impose sa petite romance — pour laquelle d’ailleurs n’avaient été attribuées que maximum trois phrases dans tout le livre. Je pense pouvoir décerner au roman 7 secondes deux prix : celui de la pire histoire de l’amour que j’ai pu rencontrer dans mes aventures littéraires, et celui de la plus grande confusion provoquée chez moi par un livre.
Le mot pour décrire ce roman ? Ridicule.
Des fleurs pour Algernon par Daniel Keyes
Cette oeuvre faisait partie des 5 lectures que j’espérais découvrir en 2017. C’était le premier titre que je lisais de cette liste, et si tous les autres sont aussi agréables que celui-ci, je pense avoir des pages de plaisir qui m’attendent cette année !
Des fleurs pour Algernon nous offre la perspective d’un adulte avec un retardement mental qui, à la suite d’une opération, découvre le monde de l’intelligence. On suit son progrès grâce aux comptes rendus qu’il doit soumettre aux scientifiques menant l’expérience. Ceux-ci peignent de nombreuses couleurs : on voit peu à peu les réflexions enfantines qui se transforment en compréhension du monde, les relations qui prennent de nouveaux visages, les maux qui rejoignent d’autres dimensions. Tout au long de la lecture, on est dans la tête de cet homme qui doit subir le combat entre le Charlie qu’il a été et celui qu’il est ensuite devenu.
C’est un beau roman. Doux, profond, bien exécuté ; j’ai du mal à lui trouver un défaut. Définitivement une lecture marquante que je conseille à tous.
Merci Mamaki! Tu m’as vraiment donné le goût de lire le deuxième !