Critiques de la semaine : 5 juillet 2017

Oeuvres discutées dans cet article :

  • Dis-moi que tu m’aimes par Joy Fielding
  • Royal Romance par François Weyergans


Dis-moi que tu m’aimes par Joy Fielding

Dis-moi que tu m’aimes raconte l’histoire d’une femme qui tente de se remettre du viol qu’un inconnu lui a récemment fait subir. Détective privée, cette énigme devient l’enquête de sa vie.

J’ai dévoré ce roman du début jusqu’à la fin. Si j’essayais de vous expliquer pourquoi, je ne saurais pas vous le dire clairement : la première moitié du récit ne comporte pas de réelle action ou d’avancements concrets dans l’enquête. Pourtant, elle ne m’a aucunement ennuyée. J’étais plongée dans l’histoire de cette femme qui se réveillait à tous les matins avec un pas de plus vers la folie. J’avais l’impression de faire partie de son quotidien, d’observer un proche à qui je souhaite tendre la main. Il est fréquent que le personnage principal d’un roman sur le traumatisme soit difficile à supporter (La fille du train, je te salue !), mais ça n’a aucunement été le cas de Bailey Carpenter. Tous les personnages de Dis-moi que tu m’aimes avaient leur propre charme, et ce, même les moins innocents.

Au travers du récit, Joy Fielding mêle la profondeur au suspense, ce qui rend le roman étrangement captivant. Je m’arrêtais parfois dans ma lecture en me disant que lire les difficultés de cette femme ne devrait pas m’être aussi plaisant. Mais ce l’était. J’attendais avec impatience de connaître la suite, de savoir quel serait le coup fatal pour la faire sombrer à jamais dans la folie. La réponse à cette question ne m’a pas déçue !

Lorsque j’ai choisi ce livre sur les étagères de la bibliothèque, je pensais que j’allais être présentée à une enquête sous des tons policiers. Ça n’a pas été le cas. Sans passer par les techniques conventionnelles d’intrigue, le récit réussit à affecter le lecteur par un suspense invisible. C’est la force majeure de ce roman.

J’espère que les autres oeuvres de Joy Fielding sont aussi réussies que celle-ci, car j’ai bien l’intention de les découvrir.


Royal Romance par François Weyergans

Cette oeuvre de François Weyergans nous fait explorer l’atypique romance reliant un homme français avec une jeune québécoise. Ensemble, ils lutteront contre l’éphémère, la distance, le mensonge.

Royal Romance est une étrange lecture. Pas parce qu’elle est écrite bizarrement, mais parce qu’elle décrit un étrange amour qui mêle à peu près tous les problèmes qu’un couple pourrait avoir. J’ai apprécié le roman. Cependant, je ne le vous recommande pas.

Je pense que si j’avais connu à l’avance mon impression du livre, je m’y serais tout de même plongée : c’est une histoire courte qui n’est pas très difficile ou demandante à traverser, et j’ai toujours apprécié la fraîcheur de ces oeuvres. Mais Royal Romance est une lecture qui, au final, a un goût assez ordinaire. Elle n’est pas particulièrement charmante, les personnages ne sont pas particulièrement attachants, la fin n’est pas particulièrement touchante. Il s’agit d’un roman qui n’est ni bon ni mauvais. S’il était un testament, il n’offrirait aucun héritage.

C’est donc sur le même thème du juste milieu que je lui attribue une note de 2.5/5.

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