Peut-être cette question vous est-elle un jour venue à l’esprit. Peut-être pas. Peu importe votre cas, cet article vous est destiné. Car à travers celui-ci, et même si je ne vous ai jamais adressé la parole, vous trouverez votre réponse à la question : suis-je une bonne personne ou pas ?
Introduction
On cohabite avec nos pensées depuis le départ de notre vie. Pas un seul jour n’est passé sans qu’on ait assisté à leur défilement : des pensées de toutes les formes et couleurs, des sentiments avec leur goût et leur odeur — amour amer ou sucré ? — se pavanant sous notre regard sans arriver à s’épuiser. Une sacrée fiesta. Chaos, danse, mélodie ? Nommez-le comme vous le voulez, le fait est qu’on a toujours vécu aux côtés de nos pensées.
Qui fait donc un meilleur juge que nous-même pour déterminer si on est une bonne ou une mauvaise personne ?
On pourrait effectivement partir dans cette direction et constater que la réponse est personne. Mais laissez-moi vous guider vers une autre réponse : elle comporte le même mot — personne — mais cette fois, celui-ci ne vous inclut même pas. Parce qu’à vrai dire, je vous ai un peu menti. Dans cet article, je ne vous ferai pas découvrir la nature bonne ou mauvaise de votre personne, mais plutôt que celle-ci n’en a aucune. Votre balance ne penche d’aucun côté, et j’espère que vous me laisserez la chance de vous le démontrer.
Intentions et actions
Chaque jour, on commet des actions. Celles-ci exercent un certain impact sur le monde, que ce soit de manière positive ou négative, et ce peu importe le niveau de la planification qui leur a été dédiée avant leur réalisation. On pense parfois bien faire et le résultat nous prouve le contraire, ou alors on fait du mal à quelqu’un et on constate que ça contribue en bout de ligne à leur bien. Nos décisions sont souvent prises sans qu’aucune issue n’ait été prévue. Et parfois, les conséquences en sont désastreuses.
Dans ces cas-là, on considère qu’il est temps de s’asseoir au bar de l’intention et de commander la plus efficace boisson : attendez, l’éclairage n’est pas top — ah, voilà, la célèbre « Justification ». Sans bartender à vue, on peut se servir comme il nous plaît de le faire.
Le premier verre passe drôlement. On y patauge un peu pour y retrouver son pied, mais dès que le deuxième est versé, on commence à maîtriser la venue du courant : les excuses coulent désormais à flot. Le monde est rempli de mauvaises personnes, mais nous, on flotte à la surface, car après tout, on a de bonnes intentions hein ? Et même si on avait eu le souhait de voir quelqu’un souffrir, et même si ce voeu s’était réalisé, au final on avait commis plus de bien que de mal au cours de notre vie. Alors cette erreur, on se la pardonne, et les tambours de la culpabilité ont fini de sonner dès notre réveil le lendemain matin.
Si vous croyez que je nous diabolise avec ces deux derniers paragraphes, détrompez-vous. Ils sont simplement l’introduction d’un important point de cet article :
- Suis-je une bonne personne ? Oui parce j’ai de bonnes intentions.
- Sont-ils de bonnes personnes ? Non parce qu’ils ne font pas de bonnes actions.
On se base sur nos propres intentions pour déterminer la nature de notre personne, tandis qu’on se fie aux actions des autres pour les catégoriser. On fixe une étiquette sur la valeur de quelqu’un à cause des erreurs qu’il commet, et ce même si celles-ci ont été faites il y a des années.
Faire une erreur ou une mauvaise action ne nous empêchera pas de faire quelque chose de bien par après. Peut-être cela ne vaudra-t-il rien en comparaison avec le mal précédemment causé. Mais même si nous avons longuement entretenu une mentalité ou mode de vie peu altruiste, rien ne nous empêchera de poser une bonne action — si ce n’est que l’habitude. Parce que nos actes, bien qu’ils puissent être catégorisés comme positifs ou néfastes, ne peuvent pas nous définir : ils sont influencés par nos états d’esprit, et ceux-ci défilent au même rythme que le font nos pensées.
- Ressentir de la tristesse par moments ne fait pas de nous une personne triste, puisqu’il nous arrive également de ressentir de la joie.
- Ressentir de la colère par moments ne fait pas de nous une personne colérique, puisqu’il nous arrive d’être calme et de conserver tous nos moyens.
- Pourquoi commettre de mauvaises actions devrait-il alors faire de nous une mauvaise personne, s’il nous arrive d’en poser de bonnes ?
Les bonnes et les mauvaises personnes n’existent pas. Rien n’empêche un meurtrier de s’occuper d’une personne qui lui est chère ou de sauver un animal, tout comme rien n’empêche une « bonne personne » de se réveiller un matin et de souhaiter, voire causer la souffrance de quelqu’un. Catégoriser un humain comme étant d’une mauvaise nature ne fait que les encager dans cette réalité, réalité dont ils pourraient autrement se sortir : car être considéré comme tel par les autres nous met dans un état d’esprit négatif — colère, tristesse, dégoût —, ce qui nous pousse à commettre d’autres mauvais actes. De là naît un cycle de mal duquel il est très dur de se sortir.
Considération
Il est bien sûr important de pointer du doigt les actes qui causent du tort, et d’en sanctionner les auteurs. Cependant, dès la seconde où l’on considère qu’ils ne pourront jamais être autre chose que leurs erreurs, ça devient la réalité, car il est difficile d’entretenir une mentalité positive alors que le monde nous impose le contraire. Quand on ne laisse pas la chance aux autres de se définir autrement, ils n’ont alors aucun moyen de le faire. Mais si — tout comme on le fait pour nous-même — on cessait de catégoriser le futur des « mauvaises personnes » comme étant sans aucun doute noir, il pourrait alors s’écrire d’une différente façon.
On se pardonne quotidiennement à cause de notre intention, mais on châtie les autres à cause de leurs actions.
Ne justifions pas nos erreurs parce que nous pensons être une bonne personne : ça ne nous avance à rien. Plutôt, posons nos actions avec l’esprit de celui qui souhaite devenir une bonne personne. De cette façon, même si notre balance intérieure ne penche pas véritablement, notre intention fera comme si c’était le cas.
J’écris cet article parce que j’ai longtemps considéré que le monde resterait à jamais figé sous une seule définition : celle du mal. Et effectivement, c’est ainsi qu’il m’est apparu pendant de nombreuses années, jusqu’au jour où je lui ai laissé la possibilité de prendre une autre forme.
Personne n’est entièrement bon ou mauvais. Ce n’est pas parce que notre dernière action a causé du mal que notre prochaine ne pourrait pas créer du bien. Il est important de laisser aux gens — soi-même y compris — l’opportunité de changer. Après tout, comment ces personnes pourraient-elles se libérer de leur cage mentale, si on leur fait croire qu’elles n’en ont pas la clef ?
Ping : Le guide de sousleciel.ca | Sous le ciel
Merci beaucoup chère Mamaki <3
MERCI BEAUCOUP <3
Si seulement les chats pouvaient te lire.
Bonne vision des choses; ouverte et qui fait réfléchir. La distinction intention/action n’est pas quelque chose auquel on pense. Pour moi comme pour beaucoup, c’est un « Mais oui, bien sûr ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ? » qui vient à l’esprit.