Mes lectures en 2019 (2ème partie)

Cet article est la deuxième partie de mon bilan littéraire pour l’année 2019. Si vous n’avez pas lu ma publication précédente, je vous invite à y jeter un coup d’oeil en cliquant ici.

Voici les huit oeuvres qui seront discutées dans cet article :

  • La forêt sombre de Liu Cixin
  • Killman Creek (Stillhouse Lake, #2) de Rachel Caine
  • La petite fille qui aimait trop les allumettes de Gaétan Soucy
  • One True Loves de Taylor Jenkins Reid
  • In Her Skin de Kim Savage
  • Le moineau de dieu de Mary Doria Russell
  • La belle mélancolie de Michel Jean
  • Robert des noms propres de Amélie Nothomb


LA FORÊT SOMBRE de Liu Cixin

Ce roman mériterait un article à lui seul. En fait, il en mériterait cent. C’est pour cette raison que j’ai décidé de me restreindre à vous partager mon avis en quelques lignes seulement, car peu importe combien il y en aurait, je sais que ce ne serait jamais suffisant. La forêt sombre est le deuxième tome dans la trilogie du Problème à trois corps, une histoire de science-fiction pure et dure. Je peine à trouver les mots pour décrire l’admiration que je porte envers cette oeuvre. Son contenu ne plaira pas à tout le monde, car il est difficile à digérer pour ceux qui ne sont pas habitués à ce genre littéraire, mais je vous encourage fortement à l’essayer si vous recherchez une expérience hors de ce monde.

J’ai terminé la lecture de ce livre il y a cinq mois et je continue à y penser quotidiennement depuis. Je comprends mieux désormais l’expression « à couper le souffle », car la fin m’a donné l’impression d’un coup de poing au ventre. La forêt sombre est sans aucun doute dans mon top cinq d’oeuvres lues au cours de ma vie. Je me réserve le dernier tome comme cadeau pour 2020.


KILLMAN CREEK de Rachel Caine

Continuons dans le thème des deuxièmes tomes. Killman Creek fait partie de la série Stillhouse Lake, une histoire pleine de suspense dans laquelle une mère fait tout pour protéger ses enfants. J’avais beaucoup aimé le premier livre et j’étais presque certaine d’adorer le suivant. Hélas, cela a été l’une des lectures les plus douloureuses de mon année.

Le récit prend une tournure insupportable pendant presque 150 pages, s’acharnant sur une fausse accusation qui ne tient pas debout. Je l’ai traversé comme de la torture — je jure que j’en ai souffert physiquement. Peut-être est-ce là le signe d’une bonne écriture, mais je ne pense pas que j’aurais eu une réaction aussi prononcée si les événements m’avaient paru sensés. Au moins, le reste de l’histoire a pu se rattraper par son action.

Je continuerai à recommander le premier tome. Pour ce qui est du reste de la série, mon intérêt a trop été abîmé pour que je cherche à la continuer.

Ce livre n’a pas encore été traduit en français.


LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TROP LES ALLUMETTES de Gaétan Soucy

Cette oeuvre est apparue dans ma boîte aux lettres il y a quelques semaines, un cadeau généreux et spontané d’une amie de longue date. Merci à toi si tu lis cet article. Il s’agit de son livre préféré, alors j’espérais aimer ma lecture pour ne pas décevoir ses attentes.

La petite fille qui aimait trop les allumettes est un de mes romans marquants de 2019. Dès la première page, il se démène à réussir l’impossible : créer un livre qui n’a jamais été écrit. Il est difficile de composer une oeuvre « nouvelle » dans notre monde actuel car tous les mots ont, d’une façon ou d’une autre, déjà été écrits. Mais l’écriture de Gaétan Soucy m’a donné l’impression de tout lire pour la première fois. Je suis contente d’avoir une copie physique de son livre, car j’ai l’intention de le revisiter une seconde fois pour souligner ses centaines de phrases ingénieuses et mémorables.

Le texte n’est non seulement habile, l’histoire l’est aussi. Je ne m’attendais à aucune surprise de la part d’un roman de ce genre — je me trompais complètement. Je ne donne pas une note parfaite à La petite fille qui aimait trop les allumettes car son originalité était parfois trop étourdissante, mais c’est un livre à lire au moins une fois dans sa vie.


ONE TRUE LOVES de Taylor Jenkins Reid

Il est rare qu’une romance vienne me rejoindre. Plusieurs considèrent ce genre comme une littérature de basse qualité, mais je ne suis pas d’accord : il est simplement très, très difficile d’écrire une bonne histoire d’amour.

One True Loves raconte le récit d’une femme qui, après avoir survécu au deuil de son mari disparu, découvre que celui-ci est vivant. Un choix difficile s’impose à elle : rester avec son nouveau fiancé avec qui elle est heureuse ou trahir son amour de jeunesse ?

Je me suis réellement sentie dans les souliers du personnage principal. Dans de telles histoires, j’ai l’habitude de prendre un côté plus que l’autre, mais Taylor Jenkins Reid a réussi à me rendre mitigée pendant la moitié du roman. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre pour la fin et le choix final ne m’a pas déçue.

Cette auteure a un talent absolu pour tisser des liens humains. Ce livre était ma troisième lecture de sa plume, et mon troisième cinq étoiles. Il va sans dire que j’ai l’intention de dévorer tous ses autres romans.

Ce livre n’a pas encore été traduit en français.


IN HER SKIN de Kim Savage

In Her Skin se lit rapidement et avec entrain. Kim Savage y raconte l’histoire d’une adolescente en difficulté qui décide de voler l’identité d’une fille portée disparue pour profiter de son toit : un résumé accrocheur.

Ma lecture ne m’a jamais parue ennuyante, mais mon appréciation du contenu a été en chute libre continuelle du premier chapitre jusqu’au dernier. Le principal défaut de ce récit est que tous ses aspects reposent sur des éléments qui manquent de sens. L’auteure a construit une histoire qui donne l’impression de tenir debout, mais qui s’écroule au premier coup d’oeil. Il y a quelque chose de peu satisfaisant à lire un récit qui dépend d’une série improbable de circonstances. Malgré tout, je n’ai pas l’impression d’avoir perdu mon temps en lisant ce livre et je ne souhaite pas totalement décourager votre choix de lui donner une chance.

Petit livre, petite déception.

Ce livre n’a pas encore été traduit en français.


LE MOINEAU DE DIEU de Mary Doria Russell

J’ai vraiment hésité à donner une note plus haute à ce roman. Sa fin était excellente, digne de lui attribuer une place dans mes coups de coeur de l’année. Cependant, j’ai trouvé les cent premières pages absolument interminables. Le moineau de dieu est une oeuvre de science-fiction qui présente le voyage d’une équipe de scientifiques et évangiles en direction d’une planète extraterrestre habitée. Du moins, c’est le but de la deuxième moitié du roman. Je pense que ce roman aurait eu un impact encore plus grandiose s’il n’avait pas passé autant de temps sur l’histoire terrestre.

Je donne cinq étoiles à la dernière partie et deux étoiles à la première. Je comprends pourquoi cette oeuvre a une place aussi prisée dans l’histoire de la science-fiction littéraire, mais je m’attendais à une meilleure exécution. Je m’éloigne tout de même du Moineau de dieu avec une impression positive.


LA BELLE MÉLANCOLIE de Michel Jean

Je suis tombée pour la première fois sur La belle mélancolie lors d’une vente de liquidation des bibliothèques de mon quartier. Son résumé parlait d’une enquête, et puisque je n’avais pas encore eu l’occasion de lire beaucoup d’oeuvres policières québécoises, j’ai décidé de dépenser un gros 0.50$ sans faire aucune recherche sur le livre.

Je suis contente de ne pas avoir investi un sou de plus. La belle mélancolie est une oeuvre d’un peu plus de 200 pages, sauf que même après la centième, il n’y avait toujours aucune enquête à l’horizon. Le livre alternait constamment entre quelques pages de maigre développement et des scènes de sexe inutiles. J’aimerais préciser que je n’ai rien contre ce genre de contenu dans mes lectures — après tout, mon auteur préféré est Haruki Murakami. Mais ces chapitres étaient extrêmement répétitifs, ils n’apportaient absolument rien à l’histoire et m’ont presque paru comme une obsession de la part de l’auteur. Peut-être n’était-ce là qu’un choix créatif, mais si c’est le cas, son exécution a été ratée et m’a même troublée.

Parlant de mauvais choix créatif, je n’ai pas compris pourquoi trois personnages ont été nommés avec des noms si similaires : il y avait un Jean Fortier, un Jean-Claude et un Jean-Nicholas. Une recette idéale pour la confusion.

C’est dommage que Michel Jean n’ait pas exploré plus en profondeur le contexte nordique de son récit. La belle mélancolie est une romance, pas un livre d’enquête.


ROBERT DES NOMS PROPRES de Amélie Nothomb

J’ai lu mon premier Amélie Nothomb l’année passée, Hygiène de l’assassin, et j’ai immédiatement perçu dans son style le potentiel de devenir une auteure coup de coeur pour moi. Avec Robert des noms propres, mon intuition a été confirmée.

Ce livre est merveilleusement bizarre. Je comprends pourquoi certaines personnes le détestent, et je comprends pourquoi je l’adore. Amélie Nothomb a une maîtrise extraordinaire de ses idées et de ses dialogues. Chaque page tournée, chaque ligne lue m’introduit une surprise. Je suis une grande lectrice et j’ai par conséquent la mauvaise habitude de prédire les phrases qui sont à venir. Son écriture ne me laisse jamais le luxe d’avoir le contrôle. J’adore la sensation d’impuissance que cette auteure me donne, comme si ma tête avait été secouée et que toutes mes idées étaient désormais classées à l’envers.

Je ne sais pas comment décrire l’histoire de Robert des noms propres. Ça choque, c’est beau, c’est ignoble, mais surtout, c’est une lecture qui ne s’oublie. Amélie Nothomb fait ce que seuls les meilleurs réussissent : elle donne envie d’écrire. Je rêve de m’amuser sur une page comme elle le fait.


Voici ce qui conclut mes huit critiques pour célébrer la fin de l’année. À leur manière, ces titres résument bien les hauts et les bas de mes douze derniers mois de lecture. Quels ont été vos coups de coeur et vos déceptions de cette année ? 

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