Parfois j’ai du mal à avoir de l’inspiration pour mes articles.
Parfois, c’est aujourd’hui.
Je m’assois sur ma chaise, face à cet écran, et j’attends que quelque chose se produise.
La page est blanche — bien évidemment. Mais dans quelques minutes, ou j’espère dans quelques instants, une idée y naîtra.
Tout débute par l’enchaînement de quelques mots. Au départ, mes phrases sont courtes. Je ne sais pas dans quelle aventure me lancer, et je ne veux pas faire un trop grand pas dans une direction que je finirai par abandonner.
Mais le texte se développe. Commence à adopter une forme. Peut-être pas encore de but clair en vue ; de toute façon, même s’il y en avait un, il finirait sûrement par changer d’ici peu.
Désormais, les mots coulent plus facilement. Voire hâtivement. Les images se bousculent dans ma tête, cherchent à prendre le dessus. C’est leur opportunité de pouvoir enfin goûter à une existence écrite plutôt que seulement pensée.
J’atteins le stade décisif : le départ a déjà été pavé, les mots n’attendent que ma lancée.
Mais des dizaines de chemins sont désormais visibles. Je ne sais pas vers lequel m’avancer.
Peut-être celui-ci ?
Mon regard balaie l’horizon. Je vois des promesses scintiller au loin, mais je sais que la route pour les atteindre est encore très longue. J’hésite. Pendant des secondes ou des heures — le temps a perdu son identité.
Éventuellement, l’idée de rester immobile dans ma créativité me démange plus que la perspective de l’échec.
J’écris de cette façon.
Parfois je mets des heures à composer une première phrase, parfois le point final d’un texte se dépose après cinq minutes seulement. Lorsque je m’installe face à cet écran, je suis face à une rivière dont j’ignore le sens du courant.
Je finis inévitablement par y sauter.
Peu importe mon niveau d’inspiration, peu importe le temps qu’il me reste : la berge m’attend et je peux presque la rejoindre du bout des doigts.
Il me suffit de les poser sur mon clavier, et les mots deviennent mon radeau. Ou mon ancre.
Flotter, couler, nager, voyager : oui, quand j’écris, ce sont toutes des possibilités. Je ne sais jamais où l’écriture va me mener.
Même quand j’ai une idée de la direction que je souhaite emprunter, je me retrouve toujours loin de ce que j’avais imaginé.
Aujourd’hui, j’ignorais quel genre d’article allait être publié.
On peut dire que maintenant je le sais.